Un journaliste américain dévoile dans sa chronique qu'il va

Un journaliste américain dévoile dans sa chronique qu'il va devenir transsexuel
LOS ANGELES (AFP), 12:33
© AFP

Le siège du L.A. Times à Los Angeles, en avril 2007Un éditorialiste sportif de Los Angeles a créé un véritable émoi jeudi en utilisant sa chronique pour annoncer qu'il était transsexuel et allait dorénavant écrire sous un nom de femme.

"Vieux Mike, nouvelle Christine". C'est sous ce titre énigmatique que Mike Penner, réputé et respecté éditorialiste, a ouvert sa chronique des pages sportives du L.A Times.

"Depuis 23 ans au service des sports du +Times+ (...), je prends aujourd'hui quelques semaines de vacances et quand je reviendrai, je reviendrai réincarné. En tant que Christine. Je suis un journaliste sportif transsexuel".

Ces mots sont le début de la chronique de ce journaliste, marié à l'une des ses collègues, où il explique sur près d'une demi-page les raisons pour lesquelles ses lecteurs allaient dorénavant le lire sous le nom de "Christine Daniels".

Mike Penner dévoile ses "40 années" de souffrances, "les millions de larmes" mais aussi le soutien de ses collègues lorsqu'il leur a annoncé sa métamorphose à venir et le soulagement qu'il ressent à faire cette démarche.

Cette révélation publique, certainement unique dans l'histoire du journalisme, a évidemment été faite en parfait accord avec ses responsables.

Il avait d'ailleurs expliqué, il y a quelques mois, la situation à ses collègues et à son rédacteur en chef, Randy Harvey.

"Quand j'ai annoncé (cela) à mon patron, écrit Penner. il s'est appuyé contre le dossier de sa chaise, a regardé à travers les fenêtres de son bureau la salle de presse et a soufflé: +Et bien. Au moins personne ne peut dire qu'il n'y pas de diversité dans cette équipe."

Harvey a réagi en dévoilant son admiration pour le courage de son collègue.

"Mike Penner a contribué de manière exemplaire aux pages sports du L.A Times et sa chronique d'aujourd'hui ne fait pas exception. Sa décision de rendre cela public n'est pas facile", poursuit Harvey.

"Et même s'il n'est pas dans nos habitudes de commenter les vies privées et personnelles de nos journalistes, nous attendons avec impatience de poursuivre notre relation dans le futur."

Malgré la compréhensible difficulté, pour un homme public, à s'étaler sur un sujet aussi tabou, Penner garde une place pour l'humour en se demandant si sa participation à un championnat amateurs masculin de football n'allait pas être terminée.